Les cours moyens récitent des poésies de circonstance

Les élèves volontaires des classes du CM2, du CM1/CM2 et du CE2/CM1, accompagnés de Florence BOUSSARDON (CM1/CM2), Laurence MADEC (CE2/CM1) et Thierry GUYARD (directeur), étaient présents à la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918.

Ils ont récité 2 poésies de circonstance :

Le dormeur du val

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
 
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
 
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
 
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

(Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val, octobre 1870)

« Tu n’en reviendras pas  », de Louis Aragon

Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille
 
Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
 
On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n’être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
 
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secouent
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac l’haleine la sueur
 
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées (…)
 
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri.

Louis Aragon, « La guerre, et ce qui s’ensuivit », 1956, in Le Roman Inachevé.© Éditions Gallimard.

En cette occasion, le président des Anciens Combattants, Pascal Mabin, a rappelé à la mémoire de tous l’origine et le sens de la commémoration du 11 novembre.

Le maire, Franck VALLEIN, a lu le message du Secrétaire d’Etat, chargé des Anciens combattants et de la mémoire.

discours 11 novembre du Secrétaire d Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire

Les noms des Plunerétains morts pour la France en 1915 ont été cités à l’auditoire.

Enfin, Jean-Claude MACHUS, conseiller municipal, a lu un émouvant poème de sa composition.

BRAVE…POILU !
 
A l’innocence de l’âge, ils sont partis, pour leur mère patrie, la fleur au fusil.
Plein d’amour dans leur bagage, et dans leurs yeux, croyant à ce jeu.
Plaisir pour ces enfants, guerre pour les plus fins.
Pour combien de temps l’espoir leur voilera leurs regards ?
 
Dans leurs veines, appelées tranchées, le sang coule, tourment…
Dans la boue, la maladie, la peur, la faim, la fleur s’est fanée au nom de la liberté.
Au bruit des balles et celui du canon, son qui traîne cette haine.
La mort a mis le crêpe sur leurs yeux, des justes… à jamais se sont signés.
 
Pendant cette guerre, dite der des ders, leur âge est devenu si vieux.
Pour ces champs d’honneur, leur bagage d’amour a pris leur patrie.
Se sont-ils endormis pour rien ? Ah, Marianne, reprend tes enfants dans tes bras…
Ne les oublions pas ces poilus… qu’ils reposent en paix au respect de notre vie.
Aujourd’hui : que leurs fusils demeurent à jamais rouillés, pour nous, et notre liberté.
 
Poème pour le Centenaire de la guerre 14/18
 
MACHUS Jean-Claude

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