Nom de l’école (historique)

Nom de l’école : premiers pas …

Après le Conseil d’école du 7 février 2012

La grande majorité des écoles ont un nom. Ce n’est pas le cas de la nôtre. Il n’est pas rare d’ailleurs que d’aucuns s’en étonnent.

En 2004, une première tentative visant à nommer notre école n’avait pas abouti. Trop de noms avaient été proposés et en définitive aucun consensus n’a pu se faire autour d’un seul.

Nous avons pensé que le moment était peut-être venu de relancer ce projet.

À cette fin, c’est d’abord par le truchement des élus et du conseil d’école que le premier filtrage s’est opéré afin de réduire l’éventail des choix et de ne pas reproduire la situation de 2004.

Deux noms ont été retenus par les membres du conseil d’école :

Germaine Tillion :

Pour faire connaissance avec le personnage

Jean Markale :

Pour faire connaissance avec le personnage

Lucien Pouëdras : Pour faire connaissance avec le personnage

Chacun aura à se prononcer sur ces noms et éventuellement à en proposer un autre.

Le corps enseignant et les parents élus soumettront le nom qui aura recueilli le plus de suffrages au Conseil Municipal à qui revient administrativement la décision finale.

À suivre …

le vote des familles

Les résultats du vote

Le conseil d’école, réuni le 7 février dernier, avait retenu 3 noms pour l’école :

  • Gemaine Tillion
  • Jean Markale
  • Lucien Pouëdras

Lucien Pouëdras, a décliné l’offre, ce sont donc les deux autres noms ont été soumis à l’ensemble des parents pour approbation ou pour soumettre un autre nom.

Le résultat de ce « vote » est le suivant :

Noms proposésVoix
Germaine Tillion 92
Jean Markale 38
Comtesse de Ségur 6
Simone Veil 1
l’école des Korrigans 1
Michel Le Garff 1
Etre daou stered (entre deux rivières)

Ar bihan vugale / brezoneg (les petits enfants / bretons)

Triskel (représentant) les cycles 1, 2 et 3)
1

Observations :

La décision de donner un nom à l’école a suscité un intérêt comme en témoigne le nombre très important de bulletins qui ont été retournés.

Une très grande majorité des familles a opté pour le nom de Germaine Tillion (65% des suffrages).

Germaine Tillion, dessin de Darius, www.lesinfluences.fr

Compte tenu des résultats du vote et de l’avis favorable de Monsieur Todorov président de l’association « Germaine -Tillion » (et de son bureau), le nom de Germaine Tillion va donc être soumis à la décision du Conseil Municipal à qui revient la décision finale.

Le vote du Conseil Municipal

C’est voté !

Lors de sa réunion du 27 avril 2012, le Conseil Municipal a approuvé à la majorité de nommer l’école publique :

« Ecole publique Germaine Tillion »

La cérémonie de dénomination de l’école

Discours : Association Nationale Germaine TILLION

Par Patrice LE BORGNIC, ami de Germaine TILLION et représentant de l’Association Nationale Germaine TILLION

Patrice LE BORGNIC

Texte prononcé le samedi 25 mai, à l’occasion de l’inauguration de l’école élémentaire publique Germaine TILLION de Pluneret

De la place Félix Eboué à la Porte Dorée rien d’inhabituel en ce matin du 24 avril 2008. L’avenue Daumesnil vit son cours habituel… Sauf que aux alentours de l’église du Saint-Esprit grandit au long des minutes une agitation peu commune. Des barrières métalliques ont été installées, des caméras de télévisions sont montées sur tréteaux, des policiers gèrent les mouvements des personnes alors qu’au même moment des voitures officielles déposent ministres, ambassadeurs, députés et autres autorités.

Le soleil brille sur Paris en ce jeudi 24 avril 2008.

Il est près de 10 heures 30. L’église du saint Esprit continue de se remplir. A l’intérieur des visages connus (devant moi Raymond AUBRAC) et des anonymes. Les travées chuchotent. Petit mouvement de foule, le Président de la république, Nicolas SARKOZY, traverse l’allée centrale et va prendre la place qui lui est réservée. A ses côtés cinq ministres en exercice. Le silence s’installe. Tous les regards sont maintenant tournés vers le cercueil, recouvert du drapeau tricolore, qui est porté lentement jusqu’à l’autel. Le recueillement est impressionnant. Un vieux Monsieur qui paraît tout jeune s’approche du micro. C’est Stéphane HESSEL. Ce grand résistant a été choisi par la famille et les amis pour ouvrir la cérémonie d’hommages.Droit comme un i, la voix douce, les mots déliés Stéphane HESSEL s’exprime :« Nous sommes ici rassemblés ce matin pour exprimer notre affection, notre admiration et notre gratitude à toi, Germaine TILLION ».

Comme en ce 24 avril 2008 nous sommes réunis ce matin en cette école primaire publique de PLUNERET pour dire les mêmes sentiments que ceux exprimés voilà 5 ans par Stéphane HESSEL. Et ce par le vote émis le 27 avril 2012 par le conseil municipal de PLUNERET de donner à cette école le nom de Germaine TILLION.

Germaine TILLION est née le 30 mai 1907 à ALLEGRE en Haute-Loire tout près du PUY-EN-VELAY. Germaine et sa sœur Françoise (née en 1909) sont élevées dans un milieu de la petite bourgeoisie provinciale où se conjuguent deux traditions : le catholicisme et le républicanisme. Le père est juge de paix et la mère femme de lettres.

Germaine débute sa scolarité à ALLEGRE, la poursuit en internat à CLERMONT-FERRANT, puis en région parisienne quand ses parents s’installent à SAINT-MAUR dans le Val de Marne en 1922. Elle a 18 ans quand son père meurt d’une pneumonie. Sa mère Émilie, pour subvenir aux besoins de la famille travaille pour les Guides Bleus de la maison d’édition Hachette. Alors que sa sœur Françoise s’inscrit à Sciences Po, Germaine commence par des études d’archéologie, de préhistoire et d’histoire de l’art à l’École du Louvre. Parallèlement elle suit à la Sorbonne et à l’École pratique des hautes études des cours sur les études celtiques.

A coté de ses études Germaine pratique la natation et le canoë. Elle voyage un peu. Au cours de l’hiver 1932-1933 elle séjourne en universitaire cinq mois en Prusse-Orientale. Là elle prend conscience de la popularité grandissante d’Hitler et de la montée du nazisme. Elle s’en souviendra.

Parmi les personnes qui marquent alors Germaine TILLION, citons Marcel MAUSS. Cet universitaire de renom est considéré comme un des papes de l’ethnologie. Germaine TILLION suit ses cours au Collège de France et à l’Institut d’ethnologie dont elle sort diplômée en 1932. Ce qui l’attire particulièrement chez MAUSS c’est son enseignement de l’histoire des religions. Ce thème favorisera sa rencontre avec un autre grand intellectuel de l’époque le professeur Louis MASSIGNON, lequel deviendra son directeur de thèse et un ami proche pour la vie. C’est sous les recommandations de ces deux spécialistes des sciences humaines que Germaine TILLION choisit de consacrer ses recherches à des tribus berbères des Aurès, les Chaouïas.

En décembre 1934, Germaine TILLION s’embarque pour l’Algérie dans le cadre de sa première mission ethnographique. Elle recueille mythes et légendes, généalogies et structures de parenté. Elle assiste aux cérémonies de mariage et de circoncision… et effectue toutes les observations inhérentes à l’ethnologue de terrain et utiles à son projet de thèse : « La Morphologie d’une république berbère : les Ah-Abderrahman transhumants de l’Aurès méridional ». Revenue à Paris en 1937 Germaine TILLION repart dans les Aurès en 1939 pour compléter ses recherches car deux nouvelles missions lui sont accordées cette fois-ci par le Centre National de la Recherche Scientifique où elle vient d’être admise. Vont surgir des événements qui bouleverseront la vie entière de Germaine Tillion.

La France est en guerre.

Le 17 juin 1940 elle entend le Maréchal Pétain. Elle écrira : « L’annonce à la radio de la demande d’armistice par Pétain est un choc si rude, un dégoût si intense que je pleure et que je vomis sur le champ ». D’emblée elle refuse la défaite.Elle crée un groupe de résistance qui formera avec d’autres le réseau Musée de l’Homme-Hauet-Vildé.

Ses activités de résistance conduisent à son arrestation sur la dénonciation d’un agent double l’abbé ALESH. Germaine et sa mère sont arrêtées le 13 août 1942 et incarcérées à la prison de Fresnes pendant plus d’un an. En octobre 1943 elles sont déportées au camp de concentration de Ravensbrück dans le sinistre convoi « Nacht und Nebel » (c’est -à-dire vouées à disparaître dans la « nuit et le brouillard. »

Écoutons -là : « Tous ceux, hommes ou femmes, qui eurent le malheur de connaître un camp de concentration exprimèrent plus tard la perception immédiate et brutale qui précéda pour eux la connaissance détaillée de ce qui les attendait : quelque chose que l’on recevait en pleine gueule, aussi complètement évident que la « devinance » de la mort qui fait hurler les bêtes que l’on va tuer. »

Dès son arrivée au camp, elle essaye de comprendre le système concentrationnaire et utilise sa pratique de scientifique pour en décrypter les codes. Son observation du fonctionnement de Ravensbrück qu’elle transmet à ses camarades les aidera à supporter le processus de déshumanisation dont elles sont victimes. Pendant sa captivité et dans la clandestinité, au risque de sa vie, elle écrit pour se moquer de ses geôliers une opérette « Le Verfugbar aux Enfers ».

Le drame de sa vie, ce drame qui « l’écrase » surgit le 2 mars 1945, à seulement quatre semaines de la libération de Ravensbrück sa mère Émilie est gazée par les nazis « car elle avait des cheveux blancs. »

La guerre finie Germaine TILLION va se consacrer pendant de nombreuses années à l’étude de la Résistance et de la déportation. Elle met toute son énergie dans une enquête pour retrouver l’identité des femmes mortes en déportation. Elle publie son livre « Ravensbrück », l’ étude la plus précise sur ce camp de concentration.

Remise du prix « Germaine TILLION » aux enseignantes

Nous arrivons en 1954. Germaine TILLION dont a dit l’intérêt pour l’Algérie n’est pas indifférente aux affres du conflit algérien. Son maître le Professeur Louis MASSIGNON insiste pour qu’elle l’accompagne à un rendez-vous chez le ministre de l’intérieur du moment pour évoquer le sort des populations civiles suite à la grave crise qui a éclaté le 1er novembre 1954. Le ministre de l’intérieur est M. François MITTERRAND. Elle accepte, à leur demande de repartir, en Algérie.« Je considérais les obligations de ma profession d’ethnologue comme comparables à celles des avocats avec la différence qu’elles me contraignaient à défendre une population au lieu d’une personne ». écrit-elle.

Elle part le 24 décembre 1954. Le 22 février 1955 elle rencontre le nouveau gouverneur Jacques SOUSTELLE qu’elle avait un peu connu au Musée de l’Homme. SOUSTELLE la persuade d’entrer dans son cabinet comme chargée de mission. Elle se consacre à la mise en œuvre d’un projet socio-éducatif, les Centres sociaux, dont l’objectif est d’aider les laissés-pour-compte de l’économie à accéder aux savoirs ascenseurs de la modernité et d un meilleur niveau de vie. 120 centres sociaux sont créés dans des villages, des bidonvilles. Dans ces centres sociaux l’action est mise sur la formation pré-professionnelle, agricole, sanitaire et sur l’alphabétisation.

L’année 1957 marque un tournant décisif dans l’implication de Germaine TILLION en Algérie. En janvier de cette année la totalité des pouvoirs de police est remise au commandement militaire. Durant « la bataille d’Alger » la torture, qu’elle dénonce de tout son être, devient une routine systématique qui est connue des officiels, et d’une bonne partie de l’opinion publique française. Durant ce séjour à Alger elle rencontre clandestinement Yacef SAADI, le chef FLN de la zone d’Alger. A l’issue de cet entretien chacun s’engage à intervenir dans son propre camp en faveur d’une « trêve civile ». Germaine TILLION use alors de toutes ses relations officielles pour obtenir l’adhésion des autorités française à ce projet dont le seul but est de sauver des vies dans les deux camps.La guerre s’intensifiant elle met son espoir dans le retour du Général de Gaulle pour trouver une issue au conflit. Dans des lettres qu’elle lui adresse Germaine TILLION souligne en particulier que c’est une ignominie de tolérer la pratique de la torture en Algérie.

En 1959, elle entre au cabinet du Ministre de l’Education Nationale, André BOULLOCHE, socialiste et résistant, pour suivre les affaires de l’Algérie. C’est à ce moment qu’en liaison avec son ami le Ministre de la Justice, Edmond MICHELET, elle crée l’enseignement dans les prisons. Et l’Algérie devient indépendante en 1962.

Entre-temps, en 1958, Germaine TILLION est élue directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études devenue aujourd’hui l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Elle y poursuivra son enseignement jusqu’en 1980 sur l’ethnographie du Maghreb.

Entre 1960 et 1974 elle accomplit seize missions scientifiques, passant du Maroc en Inde ou encore au Niger. En 1966, elle publie « Le Harem et les Cousins » ouvrage de référence. Traduit en 7 langues à ce jour, la dernière étant le japonais. Dans ce livre majeur elle évoque le statut des femmes dans les sociétés méditerranéennes qui conduit à l’endogamie et à « la république des cousins ».

Il serait trop long ici de citer les très nombreuses actions, interventions, publications de Germaine TILLION tellement elle a derrière elle une vie d’engagements ininterrompus qu’elle a vécus avec une grande intensité. Disons seulement, qu’au moment où va être célébré l’anniversaire du Conseil National de la Résistance, que en 2004, Germaine TILLION aux côtés de Lucie AUBRAC, Daniel CORDIER … signe un appel des résistants pour le respect des engagements fixés dans le Programme du CNR.

A côté de cette vie très engagée Germaine TILLION a créé disons un havre de paix, son jardin chéri. En 1966 lors de vacances elle s’arrête à PLOUHINEC. En 1974 elle s’y installera au bord de la Petite Mer de Gâvres dans la maison dont elle a fait elle-même les plans. Elle dira : « J’ai vu comment je pouvais recevoir mes amis et après j’ai mis les murs. » Viendront dans cette maison qui surplombe la mer des camarades de Résistance dont Geneviève ANTHONIOZ-De GAULLE, Denise VERNAY (sœur de Simone VEIL) Anise POSTEL-VINAY… des personnalités Jean DANIEL, Jean LACOUTURE, Fernand BRAUDEL etc..

Mais que ce soit des gens connus ou des habitants des environs tous sont reçus avec la même simplicité. Grande dame sans chichi. Pourtant, Germaine TILLION était Grand-Croix de l’Ordre de la Légion d’Honneur, première femme à être élevée à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du mérite et Grand-Croix de la République d’Allemagne. Germaine TILLION qui désignait ses décorations comme des « grigris » trouvait son plaisir dans l’agencement de son jardin autour de ses rosiers, à s’inquiéter du murissement de ses kiwis…L’intérieur de sa serre était un de ses lieux privilégiés où elle observait pousser les graines qu’elle avait semées. C’est ici aussi qu’elle écrira nombre de ses livres, dans la quiétude de Lann-Dreff derrière cette baie vitrée où le regard porte plus loin que l’île de Groix.

En 2004, à 97 ans, Germaine TILLION vient pour la dernière fois passer ses vacances à PLOUHINEC. Elle avait pris soin de transmettre sa maison au conservatoire du littoral. Une association a été créée pour conserver le souvenir de Germaine TILLION. Il s’agit de l’Association Maison Germaine TILLION dont la présidente Marie-Christine BOUGANT est avec nous ce matin.

Germaine Tillion était une femme d’engagements. Engagements dès 1934 dans les Aurès. Engagement dans la Résistance. Engagement aussi pendant sa déportation. Engagement en Algérie. Engagements pour la vérité, la justice. « Toute ma vie j’ai voulu comprendre la nature humaine, le monde dans lequel je vivais. Je suis une patriote de la vie » disait-elle.

Le 18 avril 2008, à près de 101 ans, Germaine Tillion rejoint Emilie sa « maman chérie . Parmi ses nombreux amis il y avait l’écrivain, le prix Nobel de Littérature Albert CAMUS dont nous célébrons cette année le centenaire de la naissance. De Germaine TILLION, Albert Camus disait qu’il « l’adorait ».

Comme Camus nous vous admirons Germaine TILLION et c’est pour vous le dire que nous sommes venus en ce matin de mai dans cette belle école de PLUNERET.

la cérémonie de dénomination : diaporama

Le diaporama de la cérémonie du 25 mai 2013

Le diaporama de la cérémonie de dénomination de l’école du 25 mai 2013

Ecole publique Germaine TILLION from Thierry GUYARD on Vimeo.

Le « Prix Germaine TILLION » 2013

Les CM2 et les CM1/CM2 récompensés !

Les élèves de l’école Germaine TILLION lauréats du concours « Germaine TILLION »

La classe de CM2 d’Annick DIOT et de Catherine MISSOURY, et la classe de CM1/CM2 de Florence BOUSSARDON ont, durant deux semaines, présenté au public une exposition des travaux réalisés par les élèves autour de la sortie effectuée au mémorial de Caen et sur les plages de débarquement. Ils ont aussi présenté les travaux réalisés dans le cadre de leur participation au « Prix Germaine TILLION » organisé par l’Association nationale du même nom.

Ces travaux comprenaient une étude biographique et historique de la vie de la « grand-croix de la légion d’honneur » ainsi que des travaux artistiques de grande qualité autour de la « dame de Plouhinec ».

L’Association Germaine TILLION lors de son dernier Conseil d’Administration a décidé de récompenser ces travaux par une récompense collective attribuée à tous et à chacun des élèves participants en offrant, en partenariat avec la commune de Pluneret, 30 exemplaires du livre publié par Janine TEISSON : « Germaine TILLION, un long combat pour la paix » aux éditions Oscar.

Au nom de l’Association Germaine TILLION, patrice LE BORGNIC, ami de la grande résistante, a déclaré : « je veux dire combien les travaux réalisés montrent l’intelligence en éveil des élèves de cette école sur un personnage aussi riche et éclectique que Germaine TILLION. »

L’école a décidé de confier ces 30 livres à la bibliothèque municipale de Pluneret afin qu’ils soient mis à la disposition des élèves de l’école Germaine TILLION mais aussi à ceux des autres écoles publiques et privées de la commune ainsi qu’au collège et même aux écoles et au collège d’Auray qui souhaiteront l’emprunter.

"Une belle et généreuse initiative pour faire connaître la vie et l’œuvre de Germaine TILLION !"

27 mai 2015 : entrée au Panthéon

Cérémonie du 27 mai 2015 à Pluneret (à travers les médias)

Le jour où Germaine Tillion entre au Panthéon à Paris, dans le Morbihan une cérémonie se tient à l’école

Le 27 mai 2015 Germaine Tillion entre au Panthéon. Le même jour, une cérémonie de portée départementale se tient à l’école :


Compte-rendu de la cérémonie sur la radio "HIT WEST : : « L’INSTANT T » 27 mai 2015" :

Écouter l’émission :


Compte-rendu de la cérémonie sur la chaîne télévisée« TEBE SUD » (Télé Bretagne Sud) :


Article Ouest-France

Voir ici

Ouest France du 28 mai 2015
Ouest France du 28 mai 2015

Article Le Télégramme

Voir ici

Le Télégramme 28 mai 2015
Le Télégramme 28 mai 2015

Discours prononcé par le directeur à l’occasion du dévoilement du panneau biographique de Germaine Tillion

discours 27 mai

Germaine Tillion au Panthéon : c’est décidé !

Au cours d’un discours prononcé au Mont Valérien le 21 février 2014, Le président de la République, François Hollande, annonce sa décision de faire entrer Germaine Tillion au Panthéon.


Par Tzvetan Todorov, Président de l’Association Germaine Tillion, dans les colonnes du « Monde », le 1er mars 2014

Les valeurs de la Résistance entrent au Panthéon


<img.lemde.fr/image/2014/02/19/534x2...> Pierre Brossolette, Germaine Tillion, Jean Zay et Geneviève de Gaulle devraient faire leur entrée au Panthéon.

Le président de la République a décidé de faire transférer au Panthéon les cendres de quatre personnalités qui se sont distinguées par leur comportement au cours de la seconde guerre mondiale, trois résistants, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle Anthonioz et Pierre Brossolette, et un homme politique, Jean Zay, ancien ministre du Front populaire, député, emprisonné par le gouvernement de Vichy et massacré en 1944 par des miliciens français.}}

Ce ne sont pas les seuls héros de cette époque-là, mais tous ils incarnent les principales vertus du combattant : amour de la patrie, courage, endurance, fermeté face à l’adversité. Deux de ces nouveaux habitants du Panthéon sont des femmes, fait exceptionnel pour cette demeure, et qui mérite d’être souligné aussi pour une autre raison : les deux hommes ont été tués pendant la guerre, les deux femmes ont survécu et ont même atteint un âge avancé.

LES FEMMES PRATIQUENT UNE SOLIDARITÉ ACTIVE.

Cette différence de destin est en partie liée à leur sexe : au cours de ces combats, les femmes sont traitées de manière un peu moins brutale que les hommes (elles sont déportées au lieu d’être immédiatement fusillées) et, au camp, elles pratiquent une solidarité active. Germaine Tillion en témoigne : « Les fils ténus de l’amitié ont souvent paru submergés sous la brutalité nue de l’égoïsme, mais tout le camp en était invisiblement tissé. »

Ce qu’il faut noter en même temps est que ce ne sont pas seulement quatre opposants héroïques à l’invasion allemande de 1940 qui entrent au Panthéon en ce moment, ni seulement deux femmes ; ces personnes incarnent également d’autres valeurs, qui correspondent à un esprit de résistance au sens large, dépassant les seules actions audacieuses qu’elles accomplissaient à l’époque. On peut le voir à l’exemple de celle qui survivra aux trois autres, puisqu’elle mourra centenaire en 2008 : Germaine Tillion.

Cette jeune ethnologue s’engage dans la Résistance dès juin 1940, à peine rentrée de son terrain d’étude en Algérie. Elle n’a qu’une motivation : l’amour de la patrie. Cependant, dans le texte d’un tract qu’elle destine à la presse clandestine, elle introduit une autre exigence. La cause de la patrie mérite qu’on risque sa vie, mais pas à n’importe quelles conditions : « Nous ne voulons absolument pas lui sacrifier la vérité, car notre patrie ne nous est chère qu’à la condition de ne pas devoir lui sacrifier la vérité.  »

Dans le même texte, Germaine Tillion revendique une autre vertu, qu’on ne lie pas toujours à l’idée de résistance. « Nous pensons que la gaieté et l’humour constituent un climat intellectuel plus tonique que l’emphase larmoyante. Nous avons l’intention de rire et de plaisanter et nous estimons que nous en avons le droit. »

Deux ans plus tard, la résistante devenue déportée a l’occasion de mettre à l’épreuve son principe. Pour remonter le moral de ses camarades d’infortune, mais aussi pour leur transmettre quelques informations essentielles à la survie au camp, elle décide de composer une « opérette revue », qui raconte leur existence sur un mode humoristique.

L’HUMOUR FAIT PARTIE DES VALEURS DE LA RÉSISTANCE

Un « naturaliste » vient étudier cette nouvelle espèce animale, dont les représentantes exposent leurs doléances sous forme de chansons empruntées au répertoire musical de l’époque : airs d’opérette, numéros de cabaret, comptines populaires. L’humour fait partie des valeurs de la Résistance.

Confrontée à la population misérable du camp et en même temps à l’ordre rigoureux qu’imposent les surveillants, la jeune ethnologue n’oublie pas les principes de son métier : elle observe attentivement, collecte toutes les informations disponibles, élabore des schémas qui rendent intelligible la situation des détenues. Et, dès qu’elle a le sentiment de comprendre le monde qui l’entoure, elle s’empresse de communiquer à ses camarades son nouveau savoir : à son tour, il les aide à survivre.

La résistance physique est secondée par une résistance intellectuelle. Cette connaissance, dit longtemps après sa camarade Geneviève de Gaulle Anthonioz, qui arrive au même camp quelques mois plus tard, n’est pas sèche, c’est « une connaissance perpétuellement accompagnée par la compassion et qui se tourne inévitablement vers l’action ».

Aujourd’hui entre donc au Panthéon cette nouvelle manière de pratiquer les sciences humaines. Grâce à ces actions, grâce aux fils de l’amitié (et aussi au hasard), les détenues quittent le camp vivantes en 1945. De nouvelles épreuves les attendent.

Un jour les deux amies, Germaine et Geneviève, sont convoquées devant un tribunal allemand pour témoigner en faveur (!) d’une ancienne surveillante de Ravensbrück, injustement accusée par une des détenues. Geneviève raconte : « J’ai trouvé cela rude. C’était la première fois que je retournais en Allemagne et, en plus, j’avais un petit bébé. Tu m’as dit : si nous devons continuer à dire la vérité, nous devons aussi dire la vérité quand cela nous coûte. Et je suis allée là-bas. »

LE COMBAT ANTITOTALITAIRE

La guerre est finie, mais les combats continuent. Germaine Tillion prend connaissance de l’appel que lance, à la fin de 1948, un autre ancien résistant et déporté, David Rousset, pour combattre les camps toujours en activité – camps qui se trouvent, entre autres, dans les pays communistes d’Europe et d’Asie. Germaine Tillion adhère aussitôt à cet appel et participe activement aux enquêtes menées par David Rousset. Le combat antitotalitaire s’ajoute ainsi aux valeurs de la résistance.

En 1954 commence une nouvelle guerre, celle de l’Algérie. Germaine Tillion, dont c’est le terrain d’étude ethnologique, s’y rend et constate d’abord la nouvelle misère qui s’est abattue sur les paysans indigènes. Celle-ci lui rappelle le dénuement dans lequel vivaient les détenues du camp.

Elle cherche à y remédier, espérant que cette amélioration supprimera l’une des causes de la guerre. Elle crée à cette fin un réseau de centres sociaux où tous, garçons et filles, enfants et adultes, reçoivent une éducation élémentaire, permettant de mieux s’adapter aux nouvelles conditions de vie.

C’est pour les mêmes raisons que, un peu plus tard, Geneviève Anthonioz s’engagera dans l’organisation ATD Quart Monde : pour combattre la misère des bidonvilles sur le territoire français. Mais, en Algérie, le remède arrive trop tard. La guerre ne fait que s’intensifier, de plus en plus cruelle. Les anciens résistants et les membres des Forces françaises libres se trouvent en première ligne : ce sont eux qui dirigent maintenant l’armée française.

Face aux pratiques imposées par cette guerre de nature nouvelle, et en particulier face à la torture, devenue courante, les anciens combattants adoptent des positions différentes. Les uns – un Massu, un Bigeard, un Aussaresses – veulent défendre la patrie mieux qu’en 1940 et ne reculent devant aucun moyen. Les autres, plus rares – le général de Bollardière, l’ancien résistant et déporté Paul Teitgen – se désolidarisent de ces pratiques et les dénoncent publiquement.

SON ATTACHEMENT POUR LE VRAI ET LE JUSTE

Les fidélités de Germaine Tillion sont mises à rude épreuve. Elle ne peut trahir sa patrie, mais ne peut non plus renoncer à son attachement pour le vrai et le juste. Elle ne se reconnaît ni dans les défenseurs inconditionnels de l’Algérie française ni dans les « porteurs de valises » pour le FLN. Il ne lui reste qu’une voie bien étroite : celle de sauver des vies individuelles, d’empêcher des exécutions capitales, d’arracher des personnes aux sévices de la torture, de chercher à interrompre aussi la série d’attentats aveugles commis par les insurgés contre les civils.

Elle échoue souvent, réussit parfois, le résultat n’est pourtant pas mince : des centaines de personnes lui doivent la vie. Germaine Tillion résiste toujours, donc, cette fois-ci non à un envahisseur étranger mais à la barbarie qui s’empare indifféremment des nôtres comme des autres. Par son intermédiaire, les populations des anciennes colonies et le débat anticolonial font aussi leur entrée au Panthéon.

Une fois la paix revenue, Germaine Tillion ne prend pas une retraite pourtant bien méritée. D’un côté, elle prolonge et approfondit ses travaux savants sur la condition des femmes dans le bassin méditerranéen (Le Harem et les Cousins, Seuil, 1982), elle rédige aussi son grand livre sur les camps en 1988 (Ravensbrück, Point Seuil, 1997) et celui sur la guerre d’Algérie en 1958 (Les Ennemis complémentaires, Tirésias, 1958).

De l’autre, elle continue d’intervenir, là où elle peut, là où les valeurs de la Résistance sont battues en brèche. Elle s’emploie à humaniser la détention en prison, dénonce les pratiques esclavagistes toujours vivaces dans certains pays, n’oublie pas la dérive de la torture dans sa patrie, réclame des droits pour ceux qui n’ont pas un toit pour s’abriter ni de quoi manger tous les jours.

Avec Germaine Tillion entre au Panthéon une personne qui déclare : « Je pense, de toutes mes forces, que la justice et la vérité comptent plus que n’importe quel intérêt politique. » Et aussi : « Je ne peux pas ne pas penser que les patries, les partis, les causes sacrées ne sont pas éternels. Ce qui est éternel (ou presque), c’est la pauvre chair souffrante de l’humanité. »

-*Tzvetan Todorov (Essayiste, philosophe et historien français) Tzvetan Todorov Historien des idées et essaysite. Né en 1939 à Sofia (Bulgarie), Tzvetan Todorov est directeur de recherches honoraire au CNRS. D’abord théoricien de la littérature, il s’est penché sur la question de la mémoire et du totalitarisme.
Son œuvre a reçu le prix du Prince des Asturies en 2008.
Auteur de nombreux ouvrages, il a publié en 2001 « Mémoire du mal, tentation du Bien » (Robert Laffont) et, en 2002, « Germaine Tillion, une ethnologue dans le siècle » avec Christian Bromberger (Actes Sud).

Qui était Germaine TILLION ?

Qui était Germaine TILLION ?

Qui était Germaine TILLION ?

« …À mon sens, il faudrait dépenser davantage pour l’éducation si l’on veut sauver l’avenir humain… » Germaine TILLION

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“À voix nue”, entretien avec Jean Lacouture. France Culture, janvier1997.

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Un site à consulter : celui de l’Association Germaine TILLION

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Une des grandes figures féminines françaises du XXe siècle

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Suppléments sur Germaine TILLION

Emissions sur Germaine TILLION

France culture : « Une vie, une œuvre » 1er septembre 2012

France Inter : « La Marche de l’Histoire » 30 mai 2012

France Inter : « Germaine Tillion, l’ethnologue au service des femmes » 21 novembre 2014

France culture : Une vie, une oeuvre (Françoise Estèbe)

émission du 1er septembre 2012 consacrée à Germaine TILLION

Avec :

Germaine TILLION

Augustin Barbara, ethnosociologue

Christian Bromberger, ethnologue

Michel Reynaud, écrivain, éditeur (éditions Tirésias)

Tzvetan Todorov, historien et essayiste

L’émission


France Inter : La Marche de l’Histoire (Jean Lebrun)

émission du 30 mai 2012 consacrée à Germaine TILLION à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance le 30 mai 1907.

Invité : Tzvetan Todorov

L’émission

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GERMAINE TILLION ETHNOLOGUE :

une interview mise en ligne par les Archives de la Radio Télévision Suisse.

Fin de siècle - 26.12.1996 - Journaliste : Ruth Scheps - 50’17’’

L’émission


France Inter : « Affaires sensibles », 21 novembre 2014

« Germaine Tillion, l’ethnologue au service des femmes »

Invité : Tzvetan Todorov

L’émission


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La Libération de Lorient

La libération de Lorient

Diaporama historique,

Interview d’une grande figure de la Résistance en Morbihan,

Interview « d’un enfant lorientais pendant la guerre ».


Projet réalisé par la classe de CM1/CM2 en 2004/2005


Le diaporama « La Libération de Lorient » (50 min)}}}

La Libération de Lorient from Thierry GUYARD on Vimeo.


Interview de Roger Le Hyaric, commandant des FTP du Morbihan (25 min)}}}

Roger Le Hyaric, Commandant des FTP du Morbihan pendant la guerre from Thierry GUYARD on Vimeo.


Interview de Paul Pelan : « un enfant lorientais pendant la guerre » (25 min)}}}

Paul Pelan, « un enfant lorientais pendant la guerre » from Thierry GUYARD on Vimeo.


La libération de Lorient est un projet qui a été initié durant l’année scolaire 2004-2005, par la classe de CM1/CM2 et qui a trouvé son aboutissement en fin d’année scolaire 2006-2007,

Année scolaire 2004-2005 :

Samedi 18 juin 2005, jour commémoratif du fameux appel du Général De Gaulle, les 25 élèves du CM1-CM2 ont présenté une conférence sur le thème du 60e anniversaire de la Libération, particulièrement celle de Lorient.

Cette conférence était présentée aux parents d’élèves, aux présidents des anciens combattants, aux élus municipaux ainsi qu’à divers autres invités . La présence de Roger Le Hyaric, chef des FTP (Francs Tireurs Partisans) du Morbihan durant la guerre et alors âgé de 85 ans a conféré une grande intensité à cette matinée.

Roger Le Hyaric et Paul Pelan avec les enfants

Cette conférence comprenait trois volets d’une demi-heure chacun :

  1. Le premier consistait en une projection de l’interview réalisée par les enfants auprès de Roger Le Hyaric sur son engagement de résistant, ses impressions et ses sentiments. L ‘auditoire a été ému par cette grande figure de la Résistance bretonne qui a rappelé à tous la profondeur et l’actualité des valeurs de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité et de la recherche de la paix qui, aujourd’hui plus que jamais, sont les grandes leçons de cette époque.
  2. La deuxième partie de la conférence consistait en une projection d’une demi-heure d’un diaporama sur la « Libération de Lorient » qui mêlait des textes et des commentaires parlés des élèves avec des photos et des bruitages. Cette partie a nécessité un grand travail de documentation et de synthèse de la part des enfants qui ont eu à lire, à surligner et à résumer des livres d’historiens.
  3. La dernière partie de la conférence consistait en une projection de l’interview réalisée par les élèves auprès de Paul Pélan actuel président honoraire de l’Amicale laïque de l’école. Son témoignage a particulièrement touché les enfants puisque c’est à leur âge, à 10 ans, que sa maison a été détruite lors des bombardements de 1943 à Lorient. Il a raconté avec beaucoup d’émotion ses difficultés de réfugié (rejet) et les épreuves qu’il dut affronter et qui le firent mûrir avant l’heure ; en effet, il crut son père (résistant FTP) mort pendant près d’un an et demi.

Année scolaire 2005-2006  :

La classe a été lauréate du concours du « Souvenir Français » et ses délégués ont été invités à la Préfecture ainsi qu’au Mont-Valérien et à l’Arc de Triomphe pour ranimer la flamme du soldat inconnu.